Par attirance naturelle, j’ai toujours préféré le portrait à toute autre discipline photographique. Réaliser un beau portrait exige en effet une grande attention à l’autre, une observation continue, et une décision précise et rapide lorsqu’il s’agit de déclencher.
Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on travaille en argentique, et surtout avec les douze vues du moyen format. La question n’est pas de déclencher car « on ne sait jamais » (ce que permet le numérique), mais bien de ne pas déclencher tant qu’on est pas sûr de capter un vrai moment. L’économie de pellicule, oubliée aujourd’hui, m’a toujours permis de photographier mieux : une photo réussie sur douze avec un Hasselblad, une photo réussie sur trente-six avec un Leica argentique, et une sur cent avec un appareil numérique.